mardi 15 novembre 2016

Grandir à l'école Arthur-Pinet - La vie à l'école

Vous êtes-vous déjà demandé comment on écrivait les manuels d'histoire? En fait, tout commence par l'étude de documents. Ces documents sont écrits par le commun des mortels. Ainsi, une lettre d'un soldat à la guerre à sa fiancée, par exemple, peut nous en dire beaucoup sur les conditions de vie des soldats sur le champ de bataille. Lorsque l'historien étudie ces documents, il les met en contexte, c'est-à-dire, en liant d'autres documents écrits à la même époque. Ensuite, comme un casse-tête, on reconstruit pièce par pièce l'histoire de l'époque étudiée. C'est tout un travail!

Revenons à ces documents. Ces documents sont produits par les témoignages de gens qui ont vu des événements historiques ou simplement vécu à l'époque mentionnée.

Cette partie sera un peu différente des autres que j'ai déjà écrites. Cette partie sera mon témoignage. Je vous ferai visiter la vie scolaire à l'aide d'images qui sont gravées dans ma mémoire.




La journée d'école typique - Un matin d'automne 1997

Avant de commencer mon récit, j'aimerais attirer votre attention sur quelques faits historiques qui ont marqué l'an 1997. Ces faits sont présentés dans l'encadré de gauche. Mais pourquoi ces faits? Simplement pour vous rappeler qu'il se passait toutes ces choses dans notre monde, en même temps que nous étions dans notre petit monde qu'était celui de l'école primaire. Certaines de ces choses étaient même des sujets de discussion dans la cour d'école ou (j'imagine) dans le salon du personnel.

Le jour se lève. Déjà 7 h! Déjeuner sur la table, je m'empresse de manger et d'aller me préparer. Je dis au revoir à mes parents et je me dirige à l'arrêt d'autobus, où je retrouve mon cousin et la petite voisine. 7 h 35, l'autobus arrive. C'est M. Gordon qui est au volant. La chanson "Mercury Blues" d'Alan Jackson joue à la radio, à partir du lecteur cassette audio. Je vais m'asseoir vers le milieu.

Pendant le trajet, qui dure une quinzaine de minutes, les rues du village défilent. À chaque arrêt, quelques élèves montent. On voit les gens dans les maisons qui s'affairent à se préparer, les parents regarder par la fenêtre pour voir si les enfants se sont rendus, etc. C'est un voyage qui ne dure qu'une quinzaine de minutes, mais on aurait dit une heure...

Arrivée à l'école, à 7 h 56, dans la cour des grands (la cour qui donne sur la rivière). Il faudra attendre quelques minutes pour la cloche de 8 h. À ce moment, tous entrent dans l'école et vont porter leurs effets dans leurs classes. Je monte les escaliers et va trouver ma classe de 4e année. Il s'agit de la classe du milieu. Cette classe fait face à l'église. D'ailleurs, on peut apercevoir le Père Morrison qui sort du presbytère pour aller à l'église. Je dois retourner dehors. J'y retrouve quelques amis autour des balançoires (ou comme nous les appelions, les "galancines" ou les "galances"). C'est Monsieur André Cormier qui surveille. Il fredonne un air d'un de ces chanteurs français classiques (Hugues Auffray, Charles Aznavour peut-être?). Dans la cour de récréation, des "grands" jouent au basketball près du gymnase, les 8e années se tiennent près des bancs d'autobus (près de la porte), des filles de 2 et 3e années jouent à la corde à sauter, etc. D'autres élèves de 5e ou 6e années sont entre le gymnase et l'ancienne partie et jouent à un jeu qu'on appelle le "mur". Discussions, cris d'enfants, etc. Tout pour réchauffer ce matin d'automne.

Plus le temps avance, plus la cour d'école se remplit. Des élèves arrivent à pied du centre du village. D'autres débarquent de la voiture de leurs parents. Oups, une petite élève de maternelle vient de trébucher et s'est mise à pleurer. M. André Cormier accourt et relève la petite fille. Elle n'a rien. Plus de peur que de mal.

8 h 15, le deuxième "bus" arrive à l'école. Monsieur Gordon fait débarquer les élèves du sud du village. Des élèves se tiennent près de l'autobus pour retrouver leurs amis.

8 h 20, la cloche sonne. Tout le monde se rue vers la porte. Il y a un peu de poussage, mais ça va. M. André Cormier s'assure que la cour est vide et entre en dernier.

À ce moment je monte l'escalier, traverse le coin des 5e années et j'accroche mon manteau sur mon crochet. Je me rends en classe où Mme Marie-Cécile nous attend. Dans l'école, on ressent un parfum de détergent. Or, Mme Imelda et M. Guy, ainsi que tous ceux et celles qui y ont travaillé avant et après avaient de hauts standards concernant la propreté des classes.

Pendant les 10 minutes qui suivront, les présences seront prises, un élève part avec la commande des dîners chauds. Le tout est suivi d'une prière (probablement le Notre-Père ou le Je Vous Salue Marie), puis des annonces. On entend à l'interphone le conseil étudiant de l'époque nous parler de quelques faits divers, comme la météo, les activités qui s'en viennent, etc. Le lundi, on avait le droit à un message de Monsieur Jean-Robert et à l'hymne national du Canada.

Un exemplaire du manuel Piloé.
(Source : Amazon.fr)
 Ensuite s'en suivent les cours. Le français, avec les fameux Piloé, où un petit extraterrestre vert sorti des années 1980 nous présentait les règles de la grammaire française, comme les homophones, l'accord des adjectifs, etc. Je me souviens d'avoir étudié ça en 4e année.

Sans oublier les fameux manuels défi-maths, où l'on apprenait pour la première fois, les fractions et leur utilité (les fameuses tartes, entre autres).

Je me souviens également des cours d'anglais, où l'on apprenait à l'aide d'un laboratoire interactif, à l'aide de stations et de cassettes audio. Il y avait aussi la station du téléviseur, où l'on faisait jouer, à l'aide de cassettes VHS, des vidéos éducatifs. En 3e année, nous avons vu Muzzy in Gondoland, suivi par l'histoire d'une bottine et d'une marionnette de grand-mère dont j'oublie le nom. C'était assez spécial. Ceux qui se souviennent de Muzzy in Gondoland adoreront certainement cet extrait que j'ai trouvé sur Youtube :


Muzzy in Gondoland
(Source : Youtube)

En sciences humaines, je me souviens d'avoir étudié la province du Nouveau-Brunswick. Sa géographie, sa composition, sa politique. Bref, nous avions organisé une petite élection de classe et j'avais gagné, comme représentant du NPD. Je ne me souviens pas du discours que j'avais fait (j'avais seulement 9 ou 10 ans), mais je me souviens d'avoir aimé l'expérience. On devait également faire un découpage d'actualité (l'Aviron et l'Acadie Nouvelle) ainsi que de regarder l'Atlantique Ce Soir (l'ancêtre du Téléjournal Acadie), qui était animé par Abbé Lanteigne.

Pour les cours de science, je me souviens d'avoir étudié certains phénomènes qui touchaient nos vies, comme la météorologie, la faune et la flore. Nous regardions aussi à l'importance du recyclage pour la planète. Bien que l'écologie n'était pas très ancrée dans la mentalité des gens à l'époque (on parlait très peu des changements climatiques à l'époque), nous apprenions sur l'importance de protéger notre environnement. Bref, garder notre beau village propre, etc.

En art, nous allions créer toutes sortes de décorations pour la maison ou bien des cartes et des cadeaux pour les diverses fêtes de l'année. Ma mère doit encore avoir une des cartes que j'ai conçues pour elle pour une des fêtes des Mères. En santé (appelé aussi hygiène), c'était le guide alimentaire canadien, la façon de se laver les mains, l'importance de l'exercice, etc. Pour la catéchèse, pour ceux qui s'en souviennent, ce que j'ai retenu de mes premières années, en plus d'apprendre sur la religion catholique, était l'importance de l'amour du prochain. Bref, nous étions tous et toutes des ami.e.s!

 
Quelques lieux de l'école Arthur-Pinet en 1994
(Source : Collection personnelle)

Le temps passe rapidement. La cloche sonne. Déjà 10 h 15. C'est la récré! Je vais prendre mon manteau sur le crochet ainsi que ma collation. Je me dirige vers les escaliers nord. Mme Micheline Laviolette est en train d'aider des élèves de première année à s'habiller dans le corridor. Au premier étage, on voit une ligne d'élèves dans la rampe pour fauteuil roulant. Ils attendent pour acheter une collation. Un "Sun Chip", un muffin, un carré aux Rice Krispies, etc. Mme Anne Dugas est là avec son armoire sur roues et sa caisse. Un élève tente d'en dépasser un autre dans la file. Mme Anne lui dit de retourner à l'arrière de la file. Monsieur Jean-Robert Haché sort du couloir menant à son bureau et observe la scène. M. Jean-Marie et M. Daniel Doucet discutent en s'en allant vers le salon des enseignants.

Je me dirige vers le couloir menant à la cour de récréation des petits. Mme Jeanne-D'Arc Desjardins est à la surveillante. Elle tient une des deux portes qui mènent à l'extérieur. L'autre porte est tenue par un butoir en bois. Un élève de 2e année se précipite vers la porte en courant. On lui dit de ralentir.

La cour d'école en 2011. Tout, sauf les jeux présentés dans la
photo en bas, à gauche, étaient des jeux qui existaient en 1997.
(Source : SlideShare)


À l'extérieur, la brise du matin d'automne est belle. Temps de rencontrer quelques amis près de la grande glissoire jaune. En fait, la cour de récréation est très belle pour l'époque. On y trouve plusieurs manèges, dont plusieurs étaient fabriqués par des charpentiers locaux. On nous offrait deux glissoires, dont une en spirale (avec des marques d'usures, tant elle avait été utilisée) et l'autre en pente droite. Il y avait aussi deux ensembles de balançoires, la « toile d'araignée » (une structure en métal qu'on pouvait grimper), un gros pneu à l'horizontale, quelques pneus ancrés dans le sol, des pôles pour jouer au ballon "tether ball", un filet de ballon-panier et des pneus balançant attaché par des chaînes sur un échafaud. Quelques montagnes de terre se trouvaient ici et là pour ceux et celles qui voulaient jouer au chemin de fer. Près de l'école, un trottoir en béton était le lieu où les élèves jouaient à la corde à sauter. Par le chemin de fer se trouvait un petit terrain de soccer pour amuser les sportifs de l'école. Pendant les récrés, il pouvait y avoir une bonne centaine de jeunes qui jouaient dans cette cour. Elle nous procurait un grand plaisir à tous, puis qu'il y avait des jeux pour tous, puisque la cour était utilisée par les niveaux de maternelle à 4e année

La cloche sonne, temps de rentrer en classe. Les élèves entrent et remontent en haut. C'est le temps pour d'autres classes. La classe continue. Le temps passe. Il est déjà midi. C'est l'heure du dîner. On se met en ligne et lorsque tout le monde est calme et prêt à partir à la cloche. Ensuite, chacun des enseignants de l'étage du haut amène ses élèves au gymnase.

Quelques minutes avant la cloche, M. Guy Carrier a sorti les tables roulantes de la remise. Il en installe une bonne dizaine. Ces tables sont assez pratiques. Elles se rétractent facilement et peuvent être transportées à l'aide de roues. J'ai un jour calculé combien de temps cela pouvait prendre. En fait, au bout de 15 minutes, les concierges arrivaient à tout préparer. À l'entrée du gymnase, on pouvait retrouver la cafétéria. Lorsque le temps était venu, Mme Anne et Mme Dorine ouvraient les fenêtres de service de leur kiosque et l'on pouvait se mettre en ligne, avec un petit billet et espérer obtenir le dîner chaud qu'on voulait. Une fois la commande déposée, les billets étaient retournés en classe et redistribués aux élèves. Habituellement c'était la responsabilité d'un élève (nous avions des tâches assignées chaque semaine, comme nettoyer la classe, ramasser les billets, etc.).

Pendant l'heure du dîner, certains élèves pouvaient partir à pied manger à la maison, ou bien rester à l'école pour manger un dîner chaud de la cafétéria ou un repas d'une boîte à dîner. Dans le gymnase, chaque classe avait son ensemble de tables. Les petits étaient placés près de la porte et du théâtre (Mat-4), tandis que les grands (5-8) étaient plus vers le centre du gymnase. Le dîner à la cafétéria durait pendant 20 minutes. Il était nécessaire de lever la main pour se lever ou pour obtenir quelque chose. Dans ce cas, la surveillante, habituellement Mme Marie-Cécile, venait vérifier qu'il ne s'agissait pas simplement d'une raison d'aller flâner. Une fois tout terminé, il fallait attendre la cloche pour la récréation. Pendant ce temps, je mange et discute avec quelques amis. Peut-être du nouveau Nintendo 64 qui propose des jeux en 3D. C'est une première. On voit des élèves qui vont chercher des condiments. Mme Gisèle ramène son plateau. Elle salue les cuisinières et repart vers le salon des enseignants.

La cloche sonne. Les petits doivent se mettre en rang. Les grands peuvent partir, mais en marchant. À ce moment, Mme Marie-Cécile nous amena en haut pour que nous puissions prendre nos habits et partir à la récréation. Pendant cette récréation de 40 minutes, il était possible de jouer dehors un peu plus longtemps. Lorsqu'on était en 6e année ou plus vieux, il était possible d'obtenir la permission (signée par un parent) de sortir de la cour de récréation et d'aller se promener dans le village. Il fallait cependant quitter la cour avant la première cloche de 20 minutes. Disons que ce genre de sorties avait donné quelques fils à retordre à nos enseignants, puisque certains élèves ne sortaient pas seulement que pour aller faire une promenade dans les sentiers ou d'aller chercher des bonbons chez J.A. Épicerie 2000 (ou Garvie, pour les plus vieux).

13 h 10, la cloche sonne, temps de retourner en classe. Je remonte en haut, place mes vêtements sur le crochet, mets mes espadrilles d'intérieur et retourne en classe, où je sors de mon pupitre mon livre de lecture. Pour les 15 prochaines minutes, c'est la période de lecture. Le temps de lire un roman jeunesse ou bien une bonne bande dessinée. Peut-être un Astérix, un Tintin, un Spirou? Il ne faut pas oublier que chaque semaine, la classe se rendait à la bibliothèque pour emprunter des livres. C'est Mme Magella qui étampait la date de remise dans la pochette du livre. Si nous ne remettions pas nos livres à temps, il y avait une amende de quelques sous à payer.
Ballon d'Omnikin
(Source : Casal Sport)


13 h 30, les cours recommencent. Cet après-midi, c'est l'éducation physique. Nous allons chercher nos vêtements d'éducation physique dans l'armoire prévue à cet effet et nous nous mettons en ligne. Ensuite, Mme Marie-Cécile nous dirige vers les vestiaires du gymnase. On sent encore l'odeur des repas chauds en passant à côté de la cuisine. Mme Anne et Mme Dorine sont en train de finir le nettoyage et de se préparer pour la prochaine journée d'école. Le temps de se changer de vêtements et d'aller se placer en cercle au milieu du gymnase. Qu'est-ce que Monsieur Daniel a organisé comme jeu aujourd'hui? Ressuscité? Ballon chasseur? Soccer? Hockey boule? Basketball? Badminton? Queenie (une combinaison entre ballon chasseur et tag)? Parachute? Omnikin? Aujourd'hui, c'est le ballon chasseur avec quilles! Monsieur Daniel choisit un garçon et une fille comme capitaines. Ils choisissent les élèves. On distribue des dossards de couleur pour mieux identifier les équipes. Ensuite, une fille de la classe demande à l'enseignant si elle peut mettre une cassette audio dans la chaîne radio pour qu'on puisse écouter de la musique pendant le jeu. C'est fait! Ce sont les hits de l'époque, les Spice Girls, les Backstreet Boys, etc.

40 minutes de jeu ça passe vite! C'est le moment de retourner se changer. Toutefois, comme la classe est agitée, M. Daniel organise le jeu du mort pour nous calmer. Chaque élève doit se coucher par terre et faire le mort. Ceux qui font bien le mort sont touchés par l'enseignant et peuvent aller se changer. Et hop! On se rend aux vestiaires et on se change! Prêt pour le dernier cours.

J'ai bien parlé des classes d'éducation physique, mais il y avait aussi les classes de musique. D'abord, la musique. On se rendait en bas près des escaliers au local de musique (pauvre M. Jean-Marie Pelletier qui devait enseigner à des préados à travers cette cacophonie). La classe commençait toujours par un "bonjour Monsieur Gilles". M. Gilles Dubé, nous enseignait comment jouer divers instruments, comme la flute à bec, le xylophone, les lames, ainsi qu'à lire la musique. Grâce à ce cours, j'ai pu découvrir un passe-temps qui me suit encore aujourd'hui. Beaucoup d'entre nous ont découvert l'importance de la musique dans nos vies, à la lire, à la comprendre, à l'interpréter, à la jouer, etc. Même si le son qui sortait de cette classe ressemblait souvent plus au bruit d'un rhinocéros fonçant dans un magasin d'articles de cuisine qu'à une harmonie, le produit final était toujours beau à voir pour nos parents, considérant l'âge que nous avions. C'était lors des concerts de Noël ou de fin d'année, ou bien lors de la tournée des classes que nous pouvions montrer nos talents à toute l'école.

La cloche de 14 h 50 sonne. C'est le temps de se préparer pour aller à la maison. Mme Marie-Cécile nous demande de sortir nos agendas et d'inscrire les devoirs pour la journée. Voici un exemple : "Français - test sur les adjectifs la semaine prochaine; Math - Finir les problèmes sur les fractions, p. 11 #2a, 3b." Il faut dire que les autres matières n'étaient pas chargées en devoirs.

Je mis alors mes manuels dans mon sac à dos, alla chercher ma boîte à dîner et me plaça en ligne avec les autres. À la cloche de 15 h, Mme Marie-Cécile nous escorta vers la porte faisant face à la rivière. Elle nous salua. Chacun d'entre nous devait prendre un autobus ou bien nous rendre à la maison à pied. Comme je devais me faire soigner jusqu'à ce que mes parents arrivent du travail, je me rendis chez ma grand-mère Pitre, qui vivait (et vit encore) à cinq minutes de marche de l'école.

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Voilà à quoi pouvait ressembler une journée d'école en 1997. Ceux et celles qui étaient dans ma classe vont certainement s'en rappeler. Pendant que nous étions à l'école, la Terre continuait de tourner. Toutefois, vous me le direz, le temps s'écoulait plus lentement que maintenant, où, en tant qu'adultes que nous sommes, nous devons accomplir maintes tâches dans une journée, gagner notre pain à la sueur de notre front, etc. pour revenir à la maison épuisé, mais satisfait (espérons-le) des fruits de notre labeur.
« On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible avec les yeux » - Antoine de Saint-Exupéry, le Petit Prince

Mais l'enfant ne voit pas les choses de la même façon. S'il se sent en sécurité, la vie est belle pour lui. Il voit le monde avec innocence et espoir. Pour lui, pour reprendre les paroles de Saint-Exupéry, s'il veut un mouton, il n'a pas besoin d'aller magasiner pour l'avoir, il n'a qu'à dessiner la boîte et à imaginer le reste. Si sa rose lui demande de l'attention, il n'a pas à passer deux heures au téléphone avec cinq fonctionnaires qui se renvoient la balle à savoir à qui revient cette tâche. Il voit avec le cœur, tout simplement. Et il s'en occupe du mieux qu'il peut. Si la rose est flétrie et elle meurt, il pleurera. Pourtant, 15 minutes après, il sera heureux à nouveau.

C'était ça, l'univers de l'élève de l'école Arthur-Pinet!

Et vous? Comment avez-vous vécu vos journées dans cette école?

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Ce n'est pas fini! Mon prochain article portera sur la construction de l'école et des négociations qui ont menées à cette fin.


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